Connaitre le risque électrique et les dommages corporels possibles
Dans le présent article, nous allons aborder un sujet sensible qui est la sécurité du travailleur lorsqu’on utilise l’énergie électrique ou qu’on est amené à faire des travaux sur un réseau de distribution existant (travaux de mise en conformité ou simplement des modifications sur une installation existante). Nous allons voir les textes et les normes à prendre en compte pour prendre en compte le risque électrique et garantir la sécurité des travailleurs. Ensuite, nous verrons comment limiter le risque électrique et les dommages corporels pour les utilisateurs. Enfin, nous rappèlerons les obligations faites aux employeurs ou chefs d’établissement. Le cas des artisans électriciens s’apparente au cas des chefs d’établissement dès lors qu’ils possèdent des salariés.
Par conséquent, allons nous employer à rappeler les textes en matière de législation qui doivent être pris en référence dans le cadre du déroulement des opérations réalisées sur les réseaux électriques.
Par la suite, nous allons préciser quels sont les effets perceptibles lorsqu’un courant électrique traverse le corps humain. En effet, il existe de nombreux articles traitant du sujet de façon plus ou moins pragmatique. C’est pourquoi nous avons tiré de cette littérature les principaux points qu’il nous a paru important de mentionner ici.
Opérations pouvant être réalisées au sens de la Norme NF C18510
En termes de définition des opérations pouvant être réalisées sur les ouvrages et installations électriques, la Norme NF-C18510 donne quelques précisions sur les termes employés.
Deux catégories d’opérations sont à considérer :
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Les opérations d’ordre électrique
Ce sont des opérations, qui pour un ouvrage en exploitation électrique, concerne les parties actives, leurs isolants, la continuité des masses et autres parties conductrices des matériels ainsi que les conducteurs de protection. Ces opérations peuvent être réalisées sur les ouvrages ainsi que dans l’environnement de ceux-ci.
Types d’opérations d’ordre électrique :
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- Hors Tension,
- Sous Tension,
- Travail au voisinage simple,
- Travail au voisinage renforcé,
- Intervention en basse Tension (BT),
- Essais, Mesurages, Vérification et manœuvres.
En règle générale les électriciens (entreprise type PME ou artisan électricien), réalisent des travaux sur des installations électriques voire des coffrets électriques en présence de tension. C’est-à-dire avec un risque permanent de venir en contact avec des parties actives nues sous tension. On voit ici qu’il est facile de passer d’une situation de « travail dite au voisinage de pièces nues sous tension» à une situation de « travail sous tension » au sens de la norme NF C18510 de 2012.
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Les opérations d’ordre non électrique
Ce sont des opérations qui ne répondent pas à la définition d’une opération d’ordre électrique, mais qui contribuent à l’exploitation et/ou à l’entretien d’un ouvrage électrique telles que celles liées :
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- à la construction, à la réalisation, au démantèlement ou à la maintenance dans le voisinage ou sur un ouvrage électrique,
- à une opération ne concernant pas directement un ouvrage électrique, mais effectué dans l’environnement de cet ouvrage, tels que les travaux du BTP, les activités de manutention, transport déchargement, etc
Les prescriptions en termes de prévention du risque électrique
Les opérations doivent être effectuées dans le respect des principes généraux de prévention contenus dans les articles L4121-1 à L4121-5 du Code du Travail.
En application de ces principes, il convient en premier lieu d’éviter le risque. En conséquence, chaque fois que possible, les travaux doivent être réalisés hors tension. A défaut, en supprimant le voisinage avec les pièces nues sous tension.
Pour mémoire, comme exposé dans la Norme NF-C18510, les travaux sous tension ne peuvent être entrepris que si les conditions d’exploitation rendent dangereuse ou impossible la mise hors tension ou si la nature du travail requiert la présence de la tension. Un ordre écrit du chef d’établissement est exigé pour ces travaux (article R.4544-7 du code du travail).
Le Code du travail (section IV) précise que l’employeur ou chef d’établissement doit entreprendre :
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- des actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail,
- des actions d’informations et de formation de ses salariés,
- la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés aux situations de travail.
Concernant les dangers représentés par l’électricité, l’article R4544-9 du code du Travail rend obligatoire l’habilitation des travailleurs qui effectuent des opérations :
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- sur ou au voisinage des installations électriques en exploitation,
- sur des installations en construction au voisinage d’autres installations en exploitation.
Les opérations d’ordre électrique effectuées sur les installations électriques doivent être confiées à des personnes qualifiées, formées et habilitées. Les opérations d’ordre non électrique peuvent être confiées à des personnes sans qualification en électricité. Celles-ci doivent cependant être formées à la sécurité vis-à-vis du risque électrique et habilitées en fonction.
Les habilitations
La personne qui habilite est celle qui a autorité sur le travailleur à qui elle confie une tâche présentant un risque électrique en respectant les dispositions prévues dans la norme NF-C18510.
C’est l’employeur, ou son délégataire en matière d’hygiène et de sécurité, qui signe le titre d’habilitation. En cas de changement de signataire, le nouvel employeur ou son délégataire s’assure que le titre reste valide.
Dans le cas des artisans électriciens travaillant seuls, il n’est pas obligatoire que ceux-ci s’auto-délivrent une habilitation électrique. En revanche il est fortement conseillé que ces derniers suivent une formation à la prévention des risques corporels liés à l’électricité selon la norme NF C18510 évoqué précédemment.
Le travailleur intérimaire
Lorsqu’une entreprise de travail temporaire met un travailleur intérimaire à disposition d’une entreprise dite utilisatrice, cette dernière vérifie que le travailleur intérimaire a reçu la formation correspondant à l’exécution des opérations.
Si le poste de travail auquel est affecté le travailleur intérimaire présente des risques particuliers pour sa santé ou sa sécurité, la formation préalable à l’habilitation électrique fait partie de la formation renforcée à la sécurité exigée par l’article L4154-3 du code du travail.
Pour mémoire, le recours à un travailleur intérimaire nécessite la mise à disposition des documents suivants :
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- les caractéristiques du poste à pourvoir,
- la qualification professionnelle requise du travailleur intérimaire,
- le ou les symboles d’habilitation nécessaires,
- les équipements de protection individuelle (EPI) nécessaires.
L’entreprise utilisatrice doit :
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- Vérifier les connaissances du travailleur intérimaire en matière de sécurité électrique.
- Assurer l’accueil et la formation nécessaire à l’adaptation au poste de travail.
- Vérifier que le travailleur intérimaire est en possession d’un carnet de prescriptions basé sur la Norme NF-C18510. Le cas échéant, compléter ce carnet par des instructions de sécurité particulières à l’opération à effectuer.
Les dommages corporels causés par le passage du courant électrique
L’électricité peut induire deux types d’atteinte à la santé :
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- l’électrisation qui désigne les différentes manifestations physiopathologique dues au passage du courant électrique à travers le corps humain (tétanie ; fibrillation ventriculaire, trouble de la conduction (c’est-à-dire variation anarchique du rythme cardiaque), brûlure, rhabdomyolyse, lésion neurologique..),
- l’électrocution qui correspond à la mort engendrée par le passage du courant dans l’organisme.
La stimulation des muscles et des nerfs
- Tout le monde a déjà ressenti une sensation de fourmillement, de picotement, sans blessure. Ces effets peuvent survenir à des courants aussi faibles que 0,25 milliampères (mA).
- À partir de 10 mA, la plupart des gens ne peuvent plus lâcher prise parce que leurs muscles sont contractés.
- Au-delà de 50 mA, il peut y avoir arrêt cardiaque si le courant passe par le cœur.
La brûlure électrique des tissus et des organes
- À plus de 100 mA, il y a des marques électriques aux points de contact sur le corps.
- Au-delà de 10 000 mA (10 A), des brûlures graves surviennent, qui nécessitent des amputations.
Les effets spécifiques de l’électricité
Sur le cœur
Quand le cœur est en fibrillation ventriculaire, il ne pompe plus et il n’y a plus de circulation sanguine. La victime perd rapidement conscience et meurt si le rythme cardiaque normal n’est pas rétabli par un second choc électrique donné par un appareil, le défibrillateur.
Les troubles du rythme peuvent survenir au moment du choc ou dans les heures (24 heures) qui suivent l’accident.
Sur les muscles
Les muscles sont stimulés par l’électricité. L’effet du choc électrique dépend des muscles touchés par le courant. Un courant de plus de 10 mA provoque une contraction soutenue (tétanisation) des muscles fléchisseurs, c’est-à-dire les muscles qui ferment les doigts et ceux qui tirent les membres vers le corps : la victime est incapable de lâcher la source de courant.
Si les muscles extenseurs, ceux qui ouvrent les doigts et éloignent les membres du corps, sont tétanisés, la victime sera projetée, parfois très loin (jusqu’à 10 mètres !). Les muscles, les ligaments et les tendons peuvent être déchirés au moment de la contraction soudaine due au choc électrique. Les tissus peuvent aussi être brûlés si le choc dure et si le courant est élevé.
Sur le système nerveux
Également, au moment du choc, la personne pourra éprouver une simple hébétude, de l’amnésie (perte de mémoire), des convulsions, un arrêt respiratoire.
Les dommages ultérieurs aux nerfs et au cerveau varieront selon l’importance de la lésion causée par la chaleur sur le trajet du courant et pourront se manifester jusqu’à trois ans après le choc. Les dommages aux nerfs pourront aussi entraîner des troubles psychiatriques.
Les brûlures électriques
Les brûlures électriques ne ressemblent pas aux brûlures qu’on se fait avec le feu ou en touchant à quelque chose de chaud : elles sont dues à la libération de chaleur provoquée par le courant dans le corps, et elles sont parfois invisibles et microscopiques. Les lésions internes peuvent donc être beaucoup plus graves que ne le laissent supposer les blessures apparentes : c’est l’effet iceberg.
Les marques électriques : aux points de contact du courant dans le corps, on voit souvent de tous petits cratères calcinés ou durs qui ne font pas mal parce que les nerfs sont détruits.
Si beaucoup de tissus ont été détruits, les déchets formés peuvent causer de graves problèmes aux reins et des problèmes circulatoires.
Les conséquences sont souvent graves : cicatrices, amputations, pertes de fonction, pertes sensorielles et même décès.
Dans le reste du corps
L’électrisation peut aussi affecter les yeux, provoquant des cataractes à plus ou moins long terme. Les organes qui auront été touchés au passage créeront différents malaises qui se manifesteront dans les semaines ou les mois suivant l’accident.
Le risque électrique : conclusion
Quand on considère la multitude des utilisateurs de l’électricité dans leur activité domestique, professionnelle et de loisir, il semble à première vue que les accidents électriques soient peu fréquents.
Cependant, toute électrisation comporte un risque de mort immédiate ou retardée ou de séquelles graves. C’est pourquoi il faut être vigilant et appliquer les principes de prévention définis dans la Norme NF C18510.
La prévention du risque électrique passe aussi par l’utilisation systématique de ses équipements de protection individuelle (EPI) et ce quelque soit le type d’opération réalisée sur les installations électriques ou dans l’environnement de celles-ci ; en particulier lorsque les protections IP2X ont été enlevées. Il faut également se souvenir que l’électricité ne se voit pas, qu’elle ne se sent pas non plus (pas d’odeur significative hormis en cas de début d’incendie); elle se ressent, dès lors il est parfois trop tard pour éviter d’être victime d’électrocution.
Il est donc important de prendre conscience qu’être muni de ses EPI, c’est se prémunir du danger de mort.
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> Comment protéger les enfants des risques électriques ?
Mise à jour de l’article : juin 2024
Innovations technologiques récentes
Les dernières innovations incluent des détecteurs intelligents capables de surveiller les circuits électriques et d’envoyer des alertes en cas de défaillance. Les matériaux utilisés sont de plus en plus respectueux de l’environnement, offrant une meilleure durabilité et réduisant l’empreinte carbone des installations électriques.
Utilisation de matériaux durables et respectueux de l’environnement
Les entreprises privilégient désormais l’utilisation de matériaux recyclés et recyclables dans la fabrication des équipements électriques. Cela contribue non seulement à la protection de l’environnement mais aussi à la sécurité des installations grâce à des matériaux plus robustes et fiables.
Principes de base de la sécurité électrique
Comprendre les risques électriques
Les risques électriques incluent les chocs électriques, les brûlures, les incendies et les explosions. Il est essentiel de comprendre comment ces risques se manifestent et comment ils peuvent être évités.
Normes et réglementations en vigueur
Les normes telles que la NF C15-100 et les règlements du Code du Travail définissent les exigences de sécurité pour les installations électriques et les travaux associés. Respecter ces normes est fondamental pour garantir la sécurité.
Prévention des risques électriques
Évaluation des risques
Avant de commencer tout travail électrique, il est important d’évaluer les risques potentiels. Cette évaluation permet de mettre en place des mesures préventives adaptées pour minimiser les dangers.
Formation et habilitation des travailleurs
Les travailleurs doivent être formés et habilités pour effectuer des travaux électriques. Cette formation inclut la connaissance des risques, des procédures de sécurité et l’utilisation des équipements de protection.
Équipements de protection individuelle (EPI)
Types d’EPI nécessaires
Les EPI incluent des gants isolants, des casques, des lunettes de protection, et des vêtements résistants aux arcs électriques. Chaque type d’EPI joue un rôle spécifique dans la protection contre les dangers électriques.
Utilisation et entretien des EPI
Les EPI doivent être utilisés conformément aux instructions du fabricant et entretenus régulièrement pour garantir leur efficacité. Les équipements endommagés doivent être remplacés immédiatement pour maintenir un niveau de protection optimal.
Procédures de sécurité lors des travaux électriques
Coupure de l’alimentation
La première étape de toute intervention est de couper l’alimentation électrique pour éviter les chocs. Utilisez des dispositifs de verrouillage pour assurer que l’alimentation ne peut pas être rétablie accidentellement.
Vérification de l’absence de tension
Avant de travailler sur un circuit, utilisez un testeur homologué pour vérifier l’absence de tension. Cela garantit que le circuit est réellement hors tension et sûr pour l’intervention.
Techniques de travail sécurisé
Utilisez des outils isolés et suivez les bonnes pratiques de manipulation des équipements électriques. Travaillez toujours en binôme lorsque possible et assurez-vous que tous les membres de l’équipe connaissent les procédures d’urgence.
Maintenance et suivi post-travaux
Vérification de la conformité
Après avoir terminé les travaux, vérifiez que toutes les installations respectent les normes de sécurité. Effectuez des tests pour vous assurer que tous les dispositifs de protection fonctionnent correctement.
Maintenance régulière des installations
Planifiez des inspections régulières des installations électriques pour identifier et corriger les problèmes potentiels avant qu’ils ne causent des accidents. Documentez toutes les interventions pour un suivi efficace.
FAQ
1. Pourquoi est-il important de couper l’alimentation avant de travailler sur une installation électrique ?
Couper l’alimentation permet d’éviter les chocs électriques et de travailler en toute sécurité.
2. Quels sont les principaux EPI pour les travaux électriques ?
Les principaux EPI incluent les gants isolants, les casques, les lunettes de protection et les vêtements résistants aux arcs électriques.
3. Comment vérifier l’absence de tension sur un circuit électrique ?
Utilisez un testeur de tension homologué pour vérifier l’absence de courant avant de commencer les travaux.
4. Quels sont les risques associés aux travaux électriques ?
Les principaux risques incluent les chocs électriques, les brûlures, les incendies et les explosions.
5. Que doit contenir un dossier technique pour les travaux électriques ?
Un dossier technique doit inclure les plans de l’installation, les notes de calcul, les schémas unifilaires et les instructions de sécurité.
6. Quelle est la durée de vie des EPI pour les travaux électriques ?
La durée de vie des EPI varie selon le type d’équipement et son utilisation, mais ils doivent être remplacés dès qu’ils sont endommagés ou usés.
7. Comment entretenir les équipements de protection individuelle ?
Nettoyez régulièrement les EPI, inspectez-les pour détecter tout dommage et remplacez-les si nécessaire.
8. Quelles sont les bonnes pratiques pour travailler en sécurité sur des installations électriques ?
Coupez l’alimentation, utilisez des outils isolés, portez des EPI et suivez les procédures de sécurité établies.
9. Pourquoi est-il nécessaire de planifier les travaux électriques ?
La planification permet d’identifier les risques, de préparer les équipements nécessaires et d’assurer la sécurité des travailleurs.
10. Quels sont les dispositifs de sécurité pour prévenir les accidents électriques ?
Les dispositifs incluent les disjoncteurs, les fusibles, les interrupteurs différentiels et les systèmes de verrouillage et d’étiquetage.